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2 septembre 2018

Trafic de ciment à Draâ Errich

Trafic de ciment à Draâ Errich

«c’est vraiment scandaleux et honteux pour ses faux promoteurs qui sont chargés de réaliser cette nouvelle ville de Draâ Errich de la wilaya d’Annaba», ont répondu certains citoyens interrogés sur la mauvaise qualité du ciment utilisé dans la construction de logements de la cité 2 500 habitations de Draâ Errich.

 

L’information a été divulguée par une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux démontrant des travailleurs en train de démonter des briques rouges à main nue assemblées avec du sable et peu de ciment dans un appartement situé au rez-de-chaussée. Les trois jeunes avaient, au préalable, gratté les couches de peinture et de plâtre pour montrer les nombreuses malfaçons qui marquent la réalisation de ces logements AADL. Certainement, cette vidéo diffusée à la mi- août 2018 s’est répandue comme une traînée de poudre, créant une réelle panique au sein des bénéficiaires. L’organisme national du contrôle technique de la construction (CTC) va–t-il ordonner l’ouverture d’une enquête ? Il va sans dire qu’un tremblement de terre suffirait à faire tomber en un clin d’œil la grande nouvelle ville trop attendue par la population, dit-on.

Les dessous du trafic de ciment à l’est du pays 
Le trafic de ciment connaît de nos jours une réel impulsion chez des milliers d’entrepreneurs algériens où cette importante matière de construction est devenue presque intouchable sur le marché nationale. «Notre marge de bénéfice est de 100 da par rapport au prix de gros et nous n’achetons pas chez les cimenteries car les délais de livraison dépassent plusieurs jours», affirme un revendeur questionné sur le sujet. Ce sont des entrepreneurs qui alimentent le marché noir de ciment avec un partie de leurs quotas obtenus auprès des cimenteries. «Nous achetons notre ciment chez des entrepreneurs qui nous revendent une quantité avec des prix plus élevés alors que son coût réel auprès de l’usine est trois fois moins cher», ajoute un autre commerçons.
Un sac de 50 kg est cédé à un prix trop élevé pour 1 000 DA en marché noir à cause des spéculations qui ne cessent de surgir de la part de personnages véreux versées dans le créneau et issues de l’entreprise Hdjar Essoud. Or, d’après des informateurs les agents de la direction du commerce d’Annaba notamment ceux du contrôle de la qualité et prix ont saisi dernièrement une grande quantité de ciment trafiquée sinon truquée. Cette quantité a été estimée selon la DCP à plus de 1 175 kg de ciment mise en vente sur le marché local. Soulignons dans ce même contexte que la Gendarmerie nationale a fait tomber dans leur filet un cadre de la cimenterie et plusieurs entrepreneurs de l’Est qui sont des proches collaborateurs.
Les mis en cause étaient en possession de faux documents d’attributions de marchés pour bénéficier d’un approvisionnement en ciment. Le parquet d’Azzaba s’est penché sur cette affaire de trafic de ciment et le procureur de la République a requis une peine de 5 années contre les auteurs de ce vaste scandale. La facture des importations des ciments de construction (5 types de produits) avait augmenté de 94,67% en 2012, passant à 244,4 millions de dollars contre 125,537 millions en 2011, selon un bilan du CNIS. Le déficit de l’Algérie en ciment dépasse les 2,5 millions de tonnes par an, selon les estimations du groupe GICA.
Or, ce manque de l’offre provoque souvent une flambée des prix sur le marché, notamment avec les différents projets en cours de réalisation des secteurs du bâtiment et d’infrastructures routières. La production nationale actuelle de ciment est de plus de 18 millions de tonnes par an dont 11,5 millions de tonnes sont assurés par les 12 cimenteries publiques alors que la consommation varie de 20 à 21 millions de tonnes par an.
Le groupe GICA ambitionne de produire 20 millions de tonnes à l’horizon 2016 et 29 millions de tonnes d’ici à 2018, informe-t-on. En 2013, la valeur des importations de ciment s’est établie à 290 millions d’euros. Les services de sécurité de cessent de diligenter des enquêtes pour stopper l’hémorragie et surtout arrêter les individus qui saignent l’économie nationale pour s’enrichir illicitement sur le dos du citoyen. Dans cette optique, il faut souligner que des usines de cimenteries figurent dans un programme de modernisation et d’extension notamment celles d’Aïn Kebira à Sétif, Chlef, Tébessa, Beni Saf de Aïn Témouchent et Meftah de Blida.

Des condamnations fermes contre des trafiquants de ciment 
Des peines de prison de 5 ans avaient été prononcées par le tribunal criminel de Constantine à l’encontre de huit principaux accusés sur un nombre de 68 individus poursuivis dans une affaire de trafic de ciment dans cinq villes de l’Est algérien, à savoir Constantine, Sétif, Batna , Tébessa et Skikda. Les informations judiciaires indiquent que des condamnations avaient été prononcées contre le sous-directeur commercial de la cimenterie de Hamma Bouziane et 7 promoteurs qui avaient bénéficié d’une aide de l’Etat pour l’achat de ciment pour la réalisation de programmes de logements sociaux fictifs. 30 autres individus liés à cette affaire avaient été accusés et condamnés à une peine de prison de 9 mois pour les chefs d’inculpation de falsification de documents, faux et usage de faux, usurpation d’identité, spéculation sur le ciment et fraude fiscale.
Les autres personnes avaient été acquittées par le parquet. Les faits remontent au mois de février 2010 quand les éléments de la Gendarmerie nationale avaient enquêté sur une pénurie de ciment et sur l’augmentation du prix du sac de 50 kg faisant le triple du prix officiel. Durant les investigations des services de sécurité, il avait été découvert qu’une importante quantité de plus de 250 000 tonnes de ciment avait été détournée pendant les années 2007, 2008, 2009 à partir de 5 cimenteries du pays. Ces milliers de tonnes de ciment déviés et vendus sur le marché noir illégalement à des prix élevés étaient suffisantes pour la réalisation selon des connaisseurs de 8 900 habitations de type F3. Un bénéfice net avait été acquis par les trafiquants évalué à plus de 2,28 milliards de dinars sur le dos de l’état, révèle-t-on.
En 2010, le procureur de la République prés le tribunal d’Aïn Touta de la wilaya de Batna avait écroué des responsables d’agences bancaires et des fonctionnaires à la cimenterie d’Aïn Touta pour fraude et spéculation sur le ciment. Or, un nombre de 55 personnes avaient été présentées au parquet de cette wilaya dont trois employés de la cimenterie et deux responsables des agences de la BADR de Djemaa et de la CPA de Touggourt qui avaient été emprisonnés. La gendarmerie avait déterminé que les mis en cause étaient accusés pour le détournement de 163 000 tonnes de ciment de ladite cimenterie pour la valeur de 100 milliards de centimes. L’enquête avait révélé que plusieurs entrepreneurs et commerçants avaient bénéficié de cette quantité de ciment détournée avec l’étroite complicité de ces responsables versés dans ce fructueux trafic. 
Des renseignements avaient été parvenus à la section de recherche de la gendarmerie de Batna faisant état de quelques personnes qui avaient déposé des dossiers falsifiés au niveau de la cimenterie d’Aïn Touta pour avoir des quotas de ciment. Ces personnes avaient ainsi utilisé des registres du commerce de quelques commerçants et entrepreneurs en guise de réalisation de projets d’habitat. Les dossiers falsifiés étaient acceptés avec la complicité de trois fonctionnaires des directions commerciale, de la programmation et de la facturation, souligne-t-on. Notons que les trafiquants avaient agi avec la complicité de responsables des agences bancaires pour obtenir des comptes au nom des propriétaires des registres du commerce afin d’effectuer des versements d’argent sur le compte de la cimenterie en question, a-t-on informé.

 

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