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7 mai 2019

kateb yacine

Une plume poétique qui avait dérangé les colonialistes

 

 

Ainsi les massacres du 8 mai avaient été le dernier acte d’une tragédie séculaire dont l’épilogue serait novembre 1954 : «le véritable écrivain est partout , il est là où l’on fait de la politique, là où l’on joue aux cartes, on peut être le plus grand poète de son pays et être analphabète» disait Kateb Yacine.

Né en 1929, à Constantine d'un père oukil (homme de loi en droit musulman), l'enfant passe, par décision paternelle, de l'école coranique à l'école française et après les douloureux événements du 8 mai 1945, le jeune Kateb était arrêté alors qu’il n’était qu’en 4e année moyenne pour y avoir participé, le jeune collégien d'alors vit l'expérience carcérale comme épreuve initiatique au poétique et au politique désormais indissolublement liés. De fait, tout semble s'être noué là : l'insurrection dans la langue même de l'étranger. Or, l’expérience de la prison l’avait réellement poussé vers une vraie carrière d’homme de lettres entre temps sa pauvre mère fut frappée par la folie pour être interné durant une bonne période dans l’hôpital psychiatrique de Blida. après avoir été renvoyé de l’école, son père l’envoya chez son oncle à Annaba en 1946, le jeune Kateb s’était ainsi épris de sa cousine Zoulheikha, qui va inspirer Nedjma (« étoile »), rédigé en français, œuvre fondatrice qui a totalement bouleversé l’écriture maghrébine, ses premiers poèmes étaient publiés dans cette ville sous le titre des « soliloques » il partit en France et de retour en Algérie, en 1948, il fit son apparition au quotidien Alger Républicain et y reste jusqu’en 1951. Il était alors docker, puis il repartit en France où il avait exercé divers métiers pour publier son premier roman ensuite il voyagea à l’étranger (Italie, Tunisie, Belgique, Allemagne...) dans le but de poursuivre ses voyages avec les tournées de ses différents spectacles.il était un militant de toute son âme pour l’indépendance, au sein du Parti populaire algérien, puis du Parti communiste, il s’engagea avant tout avec les « damnés de la terre », dont il était avide de connaître et faire entendre les combats: «Pour atteindre l’horizon du monde, on doit parler de la Palestine, évoquer le Vietnam en passant par le Maghreb.» J’écris en français pour dire aux Français que je ne suis pas Français », déclarait-il en 1966. Considéré comme l’un des fondateurs de la littérature maghrébine moderne en langue française, Kateb Yacine, militant anticolonialiste, avait également écrit en arabe et en berbère. Son texte écrit « le cadavre encerclé » en 1953 avait été très apprécié par un grand public et joué en Tunisie pour être traduit ensuite plusieurs langues et diffusé sur des chaînes télévisés en Suisse, Belgique et Suède. En inaugurant l’ère du Théâtre algérien révolutionnaire, Kateb avait énormément de grands textes écrits dont certains étaient parus dans différentes revues notamment Forge, Simoun , soleil, terrasses. Esprit. En 1956 les éditions du seuil avaient édité « Nedjma» puis en 1959 « le cadavre encerclé», le poète fit la connaissance de plusieurs grands écrivains francophones comme Mohamed Dib et autres, il avait côtoyé Bertold Brecht à paris pour développer ses œuvres théâtrales tout en poursuivant l’écriture d’un second roman « le polygone étoilé » 1966. Un ouvrage où on découvre une narration qui remonte aux premiers temps de la colonisation, dénonçant le génocide alors que les colons se prélassent dans un bien être grandiose tandis que la population algérienne se battent sur les chantiers pris par les français pour un salaire de misère, l’année de 1970 fut la publication de son livre « l’homme aux sandales de caoutchouc » ouvre centrée sur le combat du peuple vietnamien contre l’ impérialisme américain et français et la libération des peuples du tiers monde. Kateb avait fait le procès de la colonisation, du néocolonialisme mais aussi de la dictature post-indépendance qui n’avait cessé de spolier le peuple. Dénonçant violemment le fanatisme arabo-islamiste, il luttait sur tous les fronts et disait qu’il fallait« révolutionner la révolution ». D’autre part Kateb avait dirigé la troupe de l’action culturelle des travailleurs sous la direction du ministère des Affaires sociales outre la télévision canadienne diffusa « Mohamed prends ta valise » qui lui avait rapporté une réputation immense néanmoins plusieurs écrits dramatiques inédits restent encore conservés à l’Institut des publications modernes à Paris. L’auteur reçut plusieurs prix entre autre le prix national des lettres décerné par le ministère de la Culture en France, le 29 octobre 1989 Kateb mourut à Grenoble des suites d’une longue maladie, sa dépouille fut rapatriée en Algérie pour l’enterrer au cimetière d’El Alia à Alger.

 

 

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